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Christelle Jornod * 1993 à Yverdon-les-Bains, vit à Cologne et Genève

Christelle Jornod (*1993) a été élève de Bachelor à la HEAD-Genève dans l’option Information/fiction de 2014 à 2017. Elle a été diplômée cette année avec les félicitations du jury. Actuellement, elle étudie à la KHM (Kunsthochschule für Medien) à Cologne.

Dans son travail, Christelle Jornod interroge l’image documentaire, les contours subtils entre réel et construction (fiction).

« Photographier le territoire, c’est peut [...]

Christelle Jornod (*1993) a été élève de Bachelor à la HEAD-Genève dans l’option Information/fiction de 2014 à 2017. Elle a été diplômée cette année avec les félicitations du jury. Actuellement, elle étudie à la KHM (Kunsthochschule für Medien) à Cologne.

Dans son travail, Christelle Jornod interroge l’image documentaire, les contours subtils entre réel et construction (fiction).

« Photographier le territoire, c’est peut-être proposer ce constat ; la photographie de paysage, c’est une trace, une sauvegarde, mais aussi une esthétique. S’engager dans un courant entier de l’histoire de l’art. Photographier la montagne, en Suisse, a un enjeu culturel. Alors par où commencer ? Dans L’invention du paysage, Anne Cauquelin nous conte que, dans la Grèce antique, quatre couleurs suffisaient à faire exister toutes les autres ; le noir, le rouge, le jaune et le blanc. On peignait les fleuves dans des tons nommés ; jaunes, ocres, et la mer en ; bruns, verts(1). Les grecs de l’Antiquité n’avaient pas de mot pour la couleur bleue. Partir du postulat que le paysage est un regard, un cadrage, une limitation de l’infini, selon une subjectivité. C’est d’abord, peut-être, juste une façon de regarder les reliefs. Paysage subjectif, personnel. En deux dimensions, encadré, il devient un jeu formel. Il tend vers l’abstraction. La matière, le mouvement, le temps, l’érosion, un tout : figé. Images fictives, terrains d’expérimentation. Lier l’image au mouvement, à la marche, à l’exploration ; une tentative historique. J’ai cherché des lieux vides, sauvages et je n’ai fait que suivre des traces dans la neige vers des paysages déjà vus. C’est parce que l’atmosphère diffuse la lumière « blanche » du soleil, que le ciel nous apparaît de cette couleur. A la tombée du jour, les montagnes nous ombragent et le manteau neigeux se colore d’un bleu proche de 10’000 degrés Kelvin.»

Christelle Jornod

(1) Anne Cauquelin, L’invention du paysage, Presse Universitaires de France, Paris, 2000, p. 34

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