JULES SPINATSCH
TABLEAU D’ÉCLATS

28.01 — 01.02.2015

Le Centre de la photographie Genève est très heureux de présenter à Art Genève le dernier travail de Jules Spinatsch au titre énigmatique : Tableau d’Éclats / L’Éclat c’est moi.

Jules Spinatsch


ARTGENÈVE / Stand D19, hall 2

Loin de faire référence à la lumière ni même aux Lumières, Tableau d’Éclats traite de manière allégorique un sujet à l’opposé même du souhait des Lumières qui était de former l’opinion publique sur une base rationnelle. L’artiste se réfère à un texte édité en 1989 par Helmut Moser au titre non démuni d’humour (noir) : « L’Éclat, c’est moi » suivi du sous-titre, « Au sujet de la fascination pour nos scandales ». Le politologue observe que dans nos « démocraties », dont la presse devait constituer le quatrième pilier, les mass-médias participent de moins en moins à une formation rationnelle de l’opinion publique. Au contraire, ils interviennent par la « révélation » de scandales. Helmut Moser a observé les mécanismes de leur traitement et a identifié 7 stades dans le déroulement de leur irruption dans le paysage politique (révélation, publication, attaque, défense, dramatisation, identification négative et dégradation du statut).

Mais Jules Spinatsch n'illustre pas les propos du sociologue. L'artiste a tout d'abord photographié des irruptions boueuses en Islande. En analysant les images de liquide visqueux pour établir une sorte de langage visuel, il décide de l'accrochage en 7 catégories et trouve le titre Tableau d'Éclats pour l'ensemble et L'Éclat c'est moi, pour les photographies individuelles. Convaincu qu'il ne doit pas être le seul à avoir trouvé ce jeu de mot, il tombe sur internet sur la publication du même nom du sociologue Helmut Moser, qui lui aussi applique à sa thèse, 7 catégories.

Le Centre de la photographie Genève va présenter les deux facettes de ce travail : 3 grandes photographies individuelles et en 7 séries, 112 photographies d’éruptions de boue volcanique, des petits blups d’apparence démunis d’échelle et donnant l'impression d'un accident, voir d'une catastrophe. Ces photographies circulaires, présentées en une grille linéaire, ne sont que la trace d’explosions permanentes se produisant quotidiennement sous nos pieds, à quelques kilomètres à l’intérieur de notre planète.


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Fiche d'artisteArtist file

Jules Spinatsch * 1964 à Davos, vit à Zurich

Jules Spinatsch a montré en 2003 au Centre de la photographie Genève son tout premier travail panoramique, Temporary discomfort – Chapter IV PULVER GUT. Il s’agissait d’une vue de Davos enneigé, truffé de barrières et d’autres architectures anti-émeutes, prise dans un laps de temps de 10 jours. Détournant les Web-cam censées transmettre l’état des pistes de ski, le photographe avait réussi à nous montrer comment un village alpin peut se transformer en un lieu de haute s [...]

Jules Spinatsch a montré en 2003 au Centre de la photographie Genève son tout premier travail panoramique, Temporary discomfort – Chapter IV PULVER GUT. Il s’agissait d’une vue de Davos enneigé, truffé de barrières et d’autres architectures anti-émeutes, prise dans un laps de temps de 10 jours. Détournant les Web-cam censées transmettre l’état des pistes de ski, le photographe avait réussi à nous montrer comment un village alpin peut se transformer en un lieu de haute sécurité assiégé. Depuis, Jules Spinatsch a appliqué son système de balayage méthodique d’un espace donné par une caméra électronique à d’autres situations, que ce soit lors du match de qualification pour le Mondial 2006, opposant la Suisse à la France ou encore la séance du Conseil municipal du 30 juin 2006 à Toulouse. La démarche de l’artiste est bien à double tranchant. Si nous sommes fascinés par cette énorme quantité d’information qui se déploie devant nous, jusqu’aux détails les plus infimes perçus dans les agrandissements à grande échelle – exemple le petit billet écrit à la main, traînant sur le bureau d’un des députés et donnant le titre à l’œuvre, « Fabre n’est pas venu » – la technique employée par Jules Spinatsch peut aussi se transformer en une redoutable arme du tout contrôle. Il n’y a qu’un pas du panorama au Panopticum.

Jules Spinatsch est connu pour ses prises de vue, développées avec une webcam, puis avec une caméra SLR. L’artiste définit le moment de la prise de vue et le champ couvert par la caméra, qui s’étend parfois sur 360°. Le CPG a été la première institution à montrer sa Semiautomatic Photography en 2003. Ce corpus a été présenté ensuite dans les musées et biennales les plus importants, du MoMA à New York à la Tate Modern de Londres, en passant par le Fotomuseum Winterthur et le Kunsthaus Zürich. Le CPG a présenté une rétrospective de ces travaux en 2018-2019 et vient d’éditer le livre éponyme. Super Meta Eclat est aussi de la photographie semi-automatique, mais sans panorama. L’appareil a été dirigé vers une source chaude en Islande qui dégage des éruptions de par son activité volcanique. Sa présentation dans OSMOSCOSMOS est une première, mais c’est la sixième collaboration avec l’artiste. La projection vidéo de ce corpus provoque un flux permanent d’impressions qui se superposent, oscillant entre abstraction et représentation avec un effet méditatif.

10 collaborations ont eu lieu jusqu’à aujourd’hui entre Jules Spinatsch et le CPG.


Vue d'exposition

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