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Neige Sanchez * 1992 à France/Suisse, vit à Genève

Dans les photographies de Neige Sanchez, le corps devient le territoire d’une recherche liée à la détermination, la construction et la déconstruction des identités par le genre. La surface des corps se prête à la transformation par des gestes et des actes performatifs. Elle est vectrice de représentations normatives culturelles, sociales et politiques, et elle est une vacillante frontière entre le privé et le public. Judith Butler constate que le corps implique mortalité, vu [...]

Dans les photographies de Neige Sanchez, le corps devient le territoire d’une recherche liée à la détermination, la construction et la déconstruction des identités par le genre. La surface des corps se prête à la transformation par des gestes et des actes performatifs. Elle est vectrice de représentations normatives culturelles, sociales et politiques, et elle est une vacillante frontière entre le privé et le public. Judith Butler constate que le corps implique mortalité, vulnérabilité et puissance d’agir : La peau et la chair nous exposent autant au regard de l’autre qu’au contact et à la violence. Dans tous les mouvements du genre, il s’agit de distinguer les normes et conventions qui permettent aux gens de respirer, désirer, aimer et vivre, et les normes et conventions qui restreignent ou minent les conditions de la vie elle-même. Portant l’empreinte de la vie sociale, le corps a toujours une dimension publique, ce n’est que plus tard qu’il devient ce dont on revendique l’appartenant. La photographie est un objet de connaissance mais aussi de contrôle social impliqué dans une pensée historique et politique. Ainsi, lorsque le corps et son expression sont au centre d’un travail artistique, Allan Sekula observe que les fondations honorifiques bourgeoises, répressives policières, racistes et scientistes sont dures à réprimer. Bien évidemment l’art de Neige Sanchez s’oppose fondamentalement à cette disposition coercitive, ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser aux notions d’interstitiel, d’hybridité et de multiplicité. Elle agit en étroite collaboration et en consentement avec ses modèles. Elle développe avec eux d’autres projets tel le Charmed club qui interroge la collectivité par des plateformes d’échange et des expériences qui tendent à explorer la subjectivité. La photographie est chez elle un moyen technique qui suspend et arbore un arrêt sur image, une possibilité.

 

Neige Sanchez (*1992, France/Suisse, vit et travaille à Genève. Principalement photographique, sa pratique s’intéresse à la (dé)construction identitaire, l’hybridité et l’indétermination, traversée par des corps en transformation, en mutation, multiples, auto-définis ou indéfinis. Après une année à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et un apprentissage à Actinic, atelier de tirage situé à Genève, elle diplômée de l’École Supérieure de photographie au CEPV, à Vevey en 2016. Ses photographies ont été dévoilé au Photoforum PasquArt de Bienne; galerie Focale de Nyon et a elle a été sélectionné à PLAT(T)FORM 2017 au Fotomuseum de Winterthur.

 

Photographie : Neige Sanchez, Sans-titre de la série « à la surface des corps », CEPV, 2016

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