Symposium Centre de la photographie Genève - Auditorium du BAC Sur une initiative de l' ASIP (Association Suisse des Institutions pour la Photographie)
avec la participation de : Esther Baur - archiviste, Staatsarchiv, Basel-Stadt Pascal Beausse - théoricien, CNAP, Paris Antoine de Galbert - collectionneur, Maison Rouge, Paris Peter Piller - artiste, Hambourg Beat Wyss - philosophe, HfG Karlsruhe
Symposium organisé par l'ASIP (Association Suisse des Institutions pour la Photographie) et le Centre de la photographie Genève Ein Symposium organisiert von ASIP (Association Suisse des Institutions pour la Photographie) und vom Centre de la photographie Genève
PROGRAMME
14.00-14.15 Accueil par Urs Stahel, Président de l'ASIP & Joerg Bader, Directeur du CpG
14.15-15.00 Beat Wyss L'archive en tant qu'agence photographique
15.00-15.45 Antoine de Galbert Comprendre le monde et/ou tenter un autoportrait
15.45-16.30 Esther Baur Du potentiel de la photographie historique pour les archives. Une évaluation critique.
16.30-16.45 Pause
16.45-17.30 Peter Piller Avantages de l'absence de toute intention
17.30-18.15 Pascal Beausse Le CNAP, un musée sans mur
18.15-18.30 Conclusion par Joerg Bader
----------------------------------------------------------------------------- Que collectionnons-nous lorsque nous nous livrons à cette activité ? Comment collectionnons-nous ? Que rejetons-nous ? Quelles sont les oeuvres qui aboutissent dans notre collection personnelle et quelles sont celles qui sont déposées dans des musées régionaux ou nationaux ? Qu'est-ce qui finit à la poubelle ? Boris Groys s'est même demandé si nous collectionnions ou si nous étions nous-mêmes collectionnés ? Dans le domaine spécifique de la photographie, à quoi prêtons-nous attention lorsque nous collectionnons ? Comment archivons-nous les photographies ? De quelle manière organisons-nous la mémoire visuelle de notre société ? Que doit-elle dans le futur garantir en matière de connaissances, de sources, de mémoire collective ? Comment collectionnerons-nous à l'avenir lorsque nombre de photographies se résumeront à des données numériques?
L'ASIP, l'Association Suisse des Institutions pour la Photographie et le Centre de la Photographie Genève organisent le vendredi 5 décembre 2014 un symposium, au cours duquel aura lieu un débat approfondi avec des théoriciens, des artistes, des archivistes et des collectionneurs. Cinq conférences, suivies de débats, sont prévues. Les questions abordées ci-dessus seront élargies et approfondies par les intervenants.
La manifestation aura lieu dans les locaux du BAC, le bâtiment d'art contemporain qui abrite le Mamco, le Centre d'art contemporain et le Centre de la Photographie Genève (CPG). Elle se tiendra dans le cadre de l'assemblée générale de l'ASIP et s'inscrit en parallèle avec les festivités célébrant les 30 ans du Centre de la photographie Genève.
Beat Wyss L'archive en tant qu'agence photographique
Celui qui s'interroge sur le musée de la photographie du futur se confronte à une équation à trois inconnues. Outre la question de ce que sera effectivement l'avenir, le rôle d'un « musée » dans une époque post-muséale est tout aussi problématique que celui de la photographie en tant qu'objet de collection. George Orwell écrit dans 1984, ce roman qui décrit un futur qui fait également depuis trente années tout juste partie de notre passé : « Celui qui maîtrise le passé maîtrise l'avenir ». Le conférencier retourne dès lors la longue-vue, observe au loin dans le passé et cherche conseil auprès de Charles Sanders Peirce, né la même année que la photographie. Le potentiel utopique de ce média est à rechercher dans son passé héroïque, lorsque André Malraux publia son Musée imaginaire. Peut-être s'agira-t-il moins dans le futur de collectionner que de partager des images. Beat Wyss enseigne les sciences de l'art et la théorie des médias à la Staatliche Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe. Il a entre autres été professeur invité à la Cornell University, Ithaca, N.Y., à l'Aarhus Universitet, Danemark, à l'université de Tallinn, Estonie. Wyss est membre de l'académie des sciences de Heidelberg. Publications récentes : Renaissance als Kulturtechnik, Philo Fine Arts: Hambourg 2013 ; Bilder von der Globalisierung, Berlin: Insel, 2010 ; Nach den großen Erzählungen, Francfort sur le Main : Suhrkamp, 2009.
Antoine de Galbert Comprendre le monde et/ou tenter un autoportrait
Ma collection n'est pas axée sur un thème ou un médium. Les oeuvres qui m'entourent ne sont là que pour m'aider à comprendre le monde et à tenter une introspection ou révéler un autoportrait, sans me soucier des notions d'histoire de l'art ou de marche. Mon sujet pourrait être : acheter de la photographie ne signifie pas nécessairement être collectionneur de photographies. Ainsi j'ai accumulé près de 500 photographies sans en être un expert, loin de là. Antoine de Galbert est né en 1955. Il est collectionneur et Président Fondateur de la maison rouge, Paris.
Esther Baur Du potentiel de la photographie historique pour les archives. Une analyse critique.
Les temps ont heureusement changé. De nos jours, il existe un large consensus sur le statut de la photographie historique dans les archives, tandis que le fait que les documents audiovisuels et la photographie soient fondamentalement dignes d'être sauvegardés est inscrit dans les lois sur l'archivage. Les archives d'Etat de Bâle-Ville conservent aujourd'hui plus d'un million de photographies, ce qui découle de la tradition de cette institution, qui a reconnu très tôt la valeur intrinsèque de la photographie. Le changement culturel de nos sociétés induit par le développement vertigineux des technologies numériques, y compris en ce qui concerne les contenus culturels, touche profondément les archives en tant qu'institutions traditionnelles de sauvegarde de la culture et de la mémoire. Depuis 2000, les archives investissent systématiquement dans le développement et l'extension de leurs infrastructures numériques, notamment en vue de diffuser les photographies en ligne. Dans la mesure où la photographie fait partie des piliers des archives d'Etat, elle joue également un rôle central sur le plan de la réflexion conceptuelle à propos des orientations viables de l'archivage dans le domaine numérique et sur la création d'un nouveau bâtiment consacré à cette activité. Esther Bauer a été responsable de 1994 à 2007 du département des médias audiovisuels au sein des archives d'Etat après des études d'histoire et d'histoire, à partir de 1997 elle s'engage dans la sensibilisation du public et des milieux politiques en faveur de la photographie considérée comme un bien culturel, entre autres dans le cadre de l'exposition « Blickfänger -Photografien in Basel aus zwei Jahrhunderten» (2003/2004). À partir de 2000 elle collabore au développement et à l'extension des infrastructures numériques au sein des archives, notamment dans le cadre de la diffusion de photographies sur Internet. Depuis 1997 elle est chargée de cours au Département d'histoire de l'université de Bâle dans le cadre du module « Archives - médias - théories », et publie des études, des articles et des ouvrages consacrés entre autres au thème de la photographie historique. Depuis 2007, elle est archiviste d'Etat du canton de Bâle-Ville.
Peter Piller Avantages de l'absence de toute intention
1. Il est indispensable de se défier du premier regard. J'attends que les images s'imposent à moi, me poursuivent, s'insinuent insidieusement en moi plutôt que de les chercher. 2. L'ennui est un état que je brigue. Il signifie que l'on maîtrise totalement un contenu. L'ennui dirige la vision du centre vers la périphérie. 3. La sélection, la catégorisation et l'attribution d'une dénomination constituent des choix personnels, en dehors de toute objectivité. 4. Il est indispensable de renoncer à toute accumulation. L'archivage n'implique pas la quantité. 5. Tout ne doit pas être jugé sur son utilité. Il est bon de conserver les créations qui ne sont pas exploitées, afin de les redécouvrir après quelques années avec un regard neuf. 6. Il convient de questionner chaque image sur le cumul de malentendus qu'il incarne. La compréhension et l'incompréhension sont à placer sur le même plan. Peter Piller est né en 1968 à Fritzlar, vit et travaille à Hambourg, depuis 2006 professeur à la Hochschule für Grafik und Buchkunst, Leipzig. Expositions individuelles (sélection) : 2014 - Belegkontrolle, Musée de la photographie de Winterthour et Centre de la photographie Genève, Genève / 2013, Nimmt Schaden, vitrine, Museum Osterwall, Dortmund / 2012 - Tatsächliche Vermutungen, Capitain Petzel, Berlin ; Immer noch Sturm, projecteSD, Barcelone / 2011 - Kraft, Kunstverein Braunschweig / 2009 - Peripheriewanderung Bonn, Kunstmuseum Bonn / 2007 - Aesthetik und Langeweile, Kunsthaus Glaris ; In Löcher blicken, Salzburger Kunstverein, Salzbourg / 2006 - Schiessende Mädchen, Ludwig Forum Aachen.
Pascal Beausse Le CNAP, un musée sans mur
Le CNAP intervient directement dans l'économie artistique en tant que collectionneur public. Il enrichit et gère, pour le compte de l'État Français, un ensemble d'oeuvres relevant de tous les domaines de la création, connu sous l'appellation de fonds national d'art contemporain. Ce fonds prospectif et unique par son ampleur, rassemble aujourd'hui plus de 95 000 oeuvres et se situe au plus près de la scène artistique actuelle. Le changement de paradigme technologique de la photographie a initié de nouvelles questions dans la politique d'achat du Centre national des arts plastiques, notamment celle de l'originalité de l'oeuvre, en amenant à une réflexion sur une évolution possible des modalités d'acquisition. Qu'achète-t-on ? Une oeuvre physique ou son fichier, permettant sa dématérialisation / rematérialisation et facilitant sa diffusion ? Les possibilités offertes par le numérique ne permettraient-elles pas une démocratisation plus importante de l'art photographique? Peut-on ainsi imaginer une alternative au fonctionnement actuel de la circulation des expositions ? Pascal Beausse est responsable des collections photographiques du Centre national des arts plastiques, Paris. Critique d'art et commissaire d'exposition, il enseigne l'histoire et la théorie de la photographie à la HEAD, Haute Ecole d'art et de design, Genève.
Fiche d'artisteArtist file
Peter Piller works on reinterpretation and depiction of modern documentary photographs and archive images previously published in other contexts (regional newspapers, internet…). He classifies and rearranges its as mural installations and artist’s books. With a careful observation and a subtle humor, Peter Piller, through this method, questions the images and the media’s potential. He examines possibilities and limits of photography in relation to conceptual [...]
Peter Piller works on reinterpretation and depiction of modern documentary photographs and archive images previously published in other contexts (regional newspapers, internet…). He classifies and rearranges its as mural installations and artist’s books. With a careful observation and a subtle humor, Peter Piller, through this method, questions the images and the media’s potential. He examines possibilities and limits of photography in relation to conceptual art. From 1994 to 2005, Peter Piller earned his living as the head for documentation in an important media agency in Hambourg, in charge with daily analyzing and archiving 150 regional newspapers. This activity established the material for the “Archiv Peter Piller“, an artistic collection of newspaper’s photographs classified on subjective typologies giving a feed back on our information culture and its visual archetypes.
Interested in truly insignificant photos, Peter Piller explores this “genre” in the local press and uses it to build up an archive with no hierarchical, alphabetical or thematic organization. The titles are usually subjective and/or ambiguous (consultable at http://www.peterpiller.de/). He slowly enlarges this corpus by adding new, highly disparate groups—for example, a selection from the photo archives of the insurance company La Bâloise that the CPG showed during the 50JPGphoto festival in 2010. At Piller’s 2014 CPG retrospective, held in partnership with the Fotomuseum Winterthur, the emphasis was on war-related images. In the spirit of the CPG’s curatorial practice of showing the same piece in different exhibitions and contexts, the 2011-2012 series Umschläge (Covers)will be seen this time in its book form. It pairs images meant to be viewed at different moments—the front and back covers of the military photo magazine Armeerundschau. Published in the former East Germany, its front cover always featured soldiers with their military gear, and the back cover, a young and sometimes coquettish woman.